23. Prosodie


La prosodie de la langue laze comprend les accents et l’intonation. Seuls les accents sont traités dans cet ouvrage pour le moment. La partie consacrée à l’intonation sera ajoutée le jour où les recherches sur le tarrain seront de nouveau possibles dans de bonnes conditions.

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23.1. Accents


23.1.1. Substantifs, pronoms, adjectifs et adverbes

23.1.2. Adpositions, conjonctions et particules de citation

23.1.3. Interjections

23.1.4. Complexes verbaux


L’unité accentuelle de la lague laze est le complexe verbal ou non-verbal (*).

(*) Complexe = {mot + affixe(s) + adposition}


On distingue en laz trois sortes d’accents qui peuvent être superposés : accent d’intensité (= accent-I), accent de fréquence (= accent-F) (*), et accent de durée (= accent-D)(**). L’accentuation n’a pas d’incidence sur le timbre vocalique en laz.

(*) ou « accent tonique » au sens originel du terme

(**) comme l’accent rythmique du français caractérisé par la durée

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23.1.1. Substantifs, pronoms, adjectifs et adverbes


23.1.1.1. Mots simples

23.1.1.2. Substantifs suivis de pronom au génitif

23.1.1.3. Noms composés

23.1.1.4. Substantifs comprenant un préverbe


Les noms verbaux, les adjectifs verbaux et les participes ont les mêmes règles d’accentuation que les mots traités ici.

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23.1.1.1. Mots simples


23.1.1.1.1. Mots monosyllabiques


Les mots (= ici, substantifs, pronoms, adjectifs et adverbes) monosyllabiques ont toujours l’accent-IFD (*) sur l’unique syllabe.

(*) Accent-IFD = superposition de l’accent-I, de l’accent-F et de l’accent D


kva “pierre, caillou”

n3a “ciel”

m3’u ~ m3’k’o “arbuste semper virens endémique de la région sud-ouest du Caucase portant des baies violetttes comestibles ; la baie de cet arbuste”

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23.1.1.1.2. Mots polysyllabiques


A. Les mots (= ici, substantifs, pronoms, adjectifs et adverbes) polyllabiques à thème vocalique ont en général l’accent-IDF sur la penultième. Les rares exceptions concernent un petit nombre de pronoms et d’un adverbe.


bere “enfant”

nana “mère”

baba “père

sk’ani ~ skani “ton, ta, tes”

t’k’vani ~ tkvani “votre, vos”

mç’ita “rouge”

dido (*) “beaucoup ; très”

(*)(Ce mot a l’accent-IF sans l’accent-D.)

Exceptions : himuk (PZ) “celui-là ; il” (*)

himu (ÇM)(AŞ) “celui-là ; il ; lui” (*)

hamu (ÇM)(AŞ) “celui-ci ; il ; lui” (*)

hemuk (FN)(AH) “celui-là ; il” (*)

~ emuk (HP)(ÇX)(AK)

zade (AŞ) “beaucoup ; très”


(*) Il n’y a pas de genre en laz. Nous n’écrivons pas systématiquement « celui-là ou celle-là ; il ou elle » etc


Quand les marques de cas ou de pluralité sont suffixées, l’accent passe à la pénultième du complexe nominal (= du mot ainsi augmenté).


bere “enfant”

bereşi “de l’enfant”

berepek “les enfants”

berepeşi “des enfants (génitif)”


B. Les mots (= ici, substantifs, pronoms, adjectifs et adverbes) polyllabiques à thème consonantique ont l’accent-IDF sur la dernière syllabe du thème.


k’amk’ul (ÇM) “moustique, moucheron”

~ k’amk’uli (PZ)(AŞ)

~ k’ank’ul (AH-Pilarget, Sidere, Jin-Napşit)

~ k’ank’uli (FN)(AH)(HP)


oncğor (ÇM)(AH-Pilarget etc) “honte”

~ oncğore (PZ)(AŞ ~ ÇX)


Dans ce cas aussi, quand les marques de cas ou de pluralité sont suffixées, l’accent passe à la pénultième du complexe nominale (= du mot ainsi augmenté).


k’amk’ulepe ~ k’ank’ulepe “moustiques, moucherons”

k’amk’ulepeşi ~ k’ank’ulepeşi “des moustiques, des moucherons (génitif)”

oncğoreşi “de la honte”

oncğorete(n) “par honte”

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23.1.1.2. Substantifs suivis de pronom au génitif


Si un substantif est suivi d’un pronom au génitif, le substantif devient inaccentué et le pronom au génitif est accentué-IFD (*) à la pénultième.


nana-şk’imi ~ nana-çkimi “ma mère”

baba-sk’ani ~ baba-skani “ton père”

bere-muşi “son enfant”


(*) Être accentué-IFD = reçoit en même temps l’accent-I, l’accent-F et l’accent-D


Si les marques de cas ou de pluralité sont suffixées au pronom au génitif, l’accent passe à la pénultième du complexe nominal.


nana-şk’imişi ~ nana-çkimişi “de ma mère”

baba-sk’anişi ~ baba-skanişi “de ton père”

bere-muşişi “de son enfant”

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23.1.1.3. Noms composés


A. Si le deuxième membre d’un nom composé est polysyllabique, le premier membre devenant inaccentué, la pénultième du deuxième membre est accentué-IFD.


axiri-p’ici (AŞ) “l’entrée de l’étable”

~ axi-p’ici (AH)

k’et’i-n3xeni “vélo”


Si le nom composé est suivi d’un pronom au génitif éventuellement pourvu d’une marque de cas, l’accent passe à la pénultième du complexe nominal.


k’et’i-n3xeni-şk’imi ~ k’et’i-n3xeni-çkimi “mon vélo”

k’et’i-n3xeni-şk’imişi ~ k’et’i-n3xeni-çkimişi “de mon vélo”

k’et’i-n3xeni-şk’imite(n) ~ k’et’i-n3xeni-çkimite(n) “avec mon vélo”


B. Si le deuxième membre d’un nom composé est monosyllabique, la pénultième du complexe nominal, c’est-à-dire la dernière syllabe du premier membre, est accentuée-IF. (*)


m3xuli-mca (PZ)(ÇM) “poirier”

  ~ m3xuli-nca (AŞ)

~ m3xulişi-nca (FN)(AH)(HP)


(*) Il se peut que l’accent soit IFD au cas où le deuxième membre commencerait par une seule consonne. Mais nous n’avons pas rencontré un tel exemple de nom composé.


Dans ce cas aussi, si le nom composé est suivi d’un pronom au génitif éventuellement pourvu d’une marque de cas, l’accent passe à la pénultième du complexe nominal.


mbuli-mca-şk’uni ~ mbuli-nca-şk’uni “notre cerisier”

~ mbulişi-nca-çkuni ~ mbulişi-nca-çkini

mbuli-mca-şk’unişi ~ mbuli-nca-şk’unişi “de notre cerisier”

~ mbulişi-nca-çkunişi ~ mbulişi-nca-çkinişi

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23.1.1.4. Substantifs comprenant un préverbe


Les règles de l’accentuation des substantifs comprenant un preverbe sont identiques à celles des substantifs sans préverbe selon l’observation de l’auteur de cet ouvrage : sauf cas exceptionnels, le préverbe faisant partie d’un complexe nominal est inaccentué alors qu’il est systématiquement accentué s’il fait partie d’un complexe verbal.


(Les règles de l’accentuation des noms verbaux, des adjectifs verbaux et des participes comprenant un préverbe sont les mêmes que celles des substantifs dans le même cas.)


De façon général, la pénultième est accentuée-IFD.


Participes : gamaxveri “troué”

goladveri ~ goladumeri “mis horizontalement”


Substantifs : k’o3’otvala (PZ)(ÇM)(AŞ) “tablier”

~ go3’ak’ora (FN)

~ go3’ak’orale (AH-Lome)

~ go3’ok’orale (AH-Borğola)

~ go3’ak’iyu (HP)

~ go3’ak’irale (HP)

~ gu3’ak’ire (AK)


elazena (PZ)(ÇM) “terrain plat légèrement en pente


dolondra3’eri (ÇM) “défoncé verticalement”

~ dolont’raseri (AŞ-Ortaalan)

~ dolont’ra3eri (FN)(AH)

~ dolok’ufa (FN-Ç’anapet)

~ dolok’ut’ala (AH)”


Si la partie hors préverbe est monosyllabique, la deuxième syllabe du préverbe devient la pénultième du mot et elle est accentuée-IF. (*)


elagza (PZ ~ AŞ) “chemin montant qui se sépare d’un chemin horizontal”


(*) Il se peut que l’accent soit IFD au cas où la partie hors préverbe commencerait par une seule consonne. Mais nous n’avons pas rencontré un tel exemple de substantif.


Si le substantif comprenant un préverbe est suivi d’un pronom au génitif éventuellement pourvu d’une marque de cas, l’accent passe à la pénultième du mot ainsi augmenté (= du complexe nominal).

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23.1.2. Adpositions, conjonctions et particules de citation


23.1.2.1. Prépositions et Conjonctions de subordination antéposées

23.1.2.2. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées

23.1.2.3. Circumpositions et Conjonctions de subordination circumposées

23.1.2.4. Ambiposition

23.1.2.5. Conjonctions de coordination et Particules de citation

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23.1.2.1. Prépositions et Conjonctions de subordination antéposées

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23.1.2.1.1. Préposition et Conjonction de subordination antéposée monosyllabiques


La préposition p’ri (ÇM ~ AŞ) (“peu avant”) et la conjonction de subordination antéposée homophone p’ri (ÇM ~ AŞ) (“peu avant que”) sont accentuées-IFD.


p’ri mç’ima (ÇM ~ AŞ) “peu avant la pluie”


p’ri moxt’i (ÇM ~ AŞ) “(au passé) peu avant que tu ne viennes”

  p’ri moxt’a (ÇM ~ AŞ) “(au futur) peu avant que tu ne viennes”

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23.1.2.1.2. Prépositions et Conjonctions de subordination antéposées dysyllabiques


La préposition muç’o (“comme, tel”) et la conjonction de subordination antéposée homophone muç’o (dès que) sont accentuées-D à l’initiale.


muç’o t’ik’ani “comme un agneau”

~ muç’o tik’ani


muç’o moxtu, “dès qu’il est venu”

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23.1.2.2. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées


23.1.2.2.1. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées inaccentuées ou “enclitiques”

23.1.2.2.2. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées accentuées ou “non enclitiques”

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23.1.2.2.1. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées inaccentuées


La plupart des postpositions et des conjonctions de subordination postposées sont inaccentuées ou “enclitiques”. (Elles sont accentuées uniquement quand on les prononce individuellement. Celles qui sont polysyllabiques le sont à la pénultième.)


şk’imi şk’ala (PZ ~ AŞ) “avec moi”

~ çkimi k’ala (FN ~ ÇX)

vidi-sis (PZ)  “quand je suis parti”

~ vidi-si (ÇM)(AŞ)

~ bidi-si (AŞ)

~ bidi-su (AŞ)

~ bidi-(y)iz (FN)

~ bidi-şi (AH)

~ vidi-şi (HP)(ÇX)


vida-sis (PZ) “quand je partirai”

~ vida-si (ÇM)(AŞ)

~ bida-si (AŞ)

~ bida-su (AŞ)

~ bida-(y)iz (FN)

~ bida-şi (AH)

~ vida-şi (HP)(ÇX)

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23.1.2.2.2. Postpositions et Conjonctions de subordination postposées accentuées ou “non enclitiques”

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23.1.2.2.2.1. Accent-ID


La conjonction de subordination postposée complexe {do var}, observée uniquement dans les dialectes d’Ardeşen, est accentué-ID.


Moxt’u do var, (AŞ) “dès qu’il est venu”

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23.1.2.2.2.2. Accent-D


A. şk’imi şk’ule (PZ) “après moi”

~ şk’imi şuk’ule (PZ)(ÇM)(AŞ)

~ şk’imi şik’ule (AŞ-Jilen-Mzğem)

~ şk’imden şuk’ule (AŞ)

~ çkimi şkule~ çkimden şkule (FN)

~ çkimi şkul~ çkimi şkule (AH)

~ çkimi şkule (HP)


La postposition correspondante {k’ule} observée dans les dialectes de Çxala est inaccentuée ou “enclitique”.

çkimi k’ule (ÇX) “après moi”


B. na-mişk’un şuk’uri (PZ) “autant que je sache”

~ na-mişk’un şuk’u (AŞ)(*)


(*) En laz, les mots polysyllabiques accentuées à la finale sont de très rares exceptions. En faisant la comparaison avec la forme observée dans les dialectes de Pazar, on peut raisonnablemet penser que la syllabe finale inaccentuée {-ri} aurait disparu assez récemment dans les dialectes d’Ardeşen.

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23.1.2.3. Circumpositions et Conjonctions de subordination circumposées


La partie antéposée des circumpositions et des conjonctions de subordination circumposées est toujours accentuée (IFD ou IF). Si elle est dysyllabique, c’est la pénultième qui est accentuée.

La partie postposée des circumpositions et des conjonctions de subordination circumposées est inaccentuée si elle est monosyllabique, mais est accentuée-D à la pénultième si elle est dysyllabique.


Accent-IFD :


p’i moxt’i-şe (PZ-Noxlamsu) “(au passé) peu avant que tu ne viennes”

~ p’i moxt’i-şa (PZ-Cigetore)


Accent-IF :


P’anda ezmoce st’eri borer. (AŞ) “c’est comme si j’étais dans un rêve”

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23.1.2.4. Ambiposition


La seule ambiposition dixo (“sans”) de la langue laze est inaccentuée : “enclitique” ou “proclitique” selon le cas. Elle est observée seulement dans les dialectes occidentaux.


sk’ani dixo ~ dixo sk’ani (PZ ~ AŞ) “sans toi”

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23.1.2.5. Conjonctions de coordination (→ 7.) et Particules de citation (→ 8.) [Voir les chapitres respectifs pour les exemples d’emploi.]


A. do “et”  inaccentuée


B. -ti “aussi”  inaccentuée et “enclitique” 


C. şa (FN ~AH) “à ce moment-là” inaccentuée et “enclitique”


D. vana “sinon” accentuée-IFD à la pénultième


E. ma “je dis que” accentuée-ID


F. şo “que tu dises que” ~ “qu’il dise que” accentuée-ID


G. ya “il dit que” accentuée-ID


La particule de citation complexe {ya do} est accentuée-IFD à la pénultième c’est-à-dire au premier membre.


H. ki “que” inaccentuée

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23.1.3. Interjections


Les règles de l’accentuation des interjections sont les mêmes que celles des substantifs. L’intonation des interjections feront, le jour venu, l’objet de recherches sur le terrain plus approfondies.

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23.1.4. Complexes verbaux


23.1.4.1. Complexes verbaux sans préverbe

23.1.4.2. Complexes verbaux avec préverbe

23.1.4.3. Profixes d’affirmation, profixe {na-} et préfixe {var- ~ va-}


■ ■ ■ Un complexe verbal laz peut avoir plusieurs syllabes accentuées.


Les règles de l’accentuation des noms verbaux, des adjectifs verbaux et des participes sont les mêmes que celles des substantifs.

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23.1.4.1. Complexes verbaux sans préverbe


Principe général : les complexes verbaux sans préverbe ont l’accent-IF sur la pénultième. (Les complexes verbaux monosyllabiques sont accentués à la finale, à défaut de la pénultième.)


xen “il est assis”

ulun “il va ; il part”

imt’en “il fuit”

imxors ~ imxos ~ imxoy ~ impxors ~ ipxors “il mange”

içalişams ~ içalişay ~ içalişaps “il travaille”


Certains complexes verbaux sont accentués-IFD à la pénultième. La syllabe recevant l’accent-D est toujours ouverte. Mais toutes les syllabes ouvertes accentuées ne sont pas frappées d’accent-D.


idas ~ iday “qu’il aille ; qu’il parte”

nagen “il rencontre”

t’axums ~ t’axuy ~ t’axups “il casse”


Exceptions :


A. Les verbes ayant deux syllabes identiques ou similaires dans le thème sont accentués-IF sur la prémière de ces syllabes.


farfalams ~ farfalay (PZ ~ AŞ) “il scintille”

ğarğalaps (HP)(ÇX) “il parle”

~ ğağalaps (HP-Sarp)

şaşalams (PZ)(FN ~ AH-Lome) “(un ruisseau) gazouille”


B. Certains suffixes sont “enclitiques” (= inaccentués et n’ont pas d’incidence sur la position de l’accent du complexe verbal).


B-1. La plupart des suffixes s’ajoutant après le post-thème sont “enclitiques”.


ulurte (ÇM-M3’anu) “vous partez”

~ ulurtu (ÇM-Ğvant, AŞ)

ulurt’u “il partait”

uluran ~ ulunan “ils partent”

farfalamt’u (PZ ~ AŞ) “il scintillait”

arğalapt’it (HP ~ ÇX) “nous parlions”

~ bğağalapt’it (HP-Sarp)

p’t’axumt’aşa (PZ ~ FN) “quand je casserai”

p’t’axumt’aşa (AH) “jusqu’à ce que je casse”


B-2. La marque de proposition conditionnelle ou concessive {na-} est “enclitique”.


ulurna “si tu part”

ulurtna “si vous partez”

idasna “s’il partait”

idasenna “s’il partirait”

t’axuna “s’il a cassé”


C. Certains suffixes sont accentués sans avoir d’incidence sur la position de l’accent du complexe verbal.


C.1. La marque d’interrogation {-i} est accentuée-ID et accompagnée d’une intonation haute-descendante.


ulurt-i ? “partez-vous ?”

ides-i ? “sont-ils partis ?”


C.2. La marque du passé-ouï-dire est accentuée sans avoir d’incidence sur la position de l’accent du complexe verbal. Parmi ses variantes dialectales, donu (PZ) et do (ÇM) sont accentuées-ID et doren (FN ~ AH) est accentuée-I.

Dans tous les cas, le verbe précédant la marque est accentué-IF ou -IFD.


móxt’u-dot’u (PZ) “il est venu, dit-on”

~ móxt’u-do (ÇM)

~ móxtu-doren (FN ~ AH)


C.3. La marque du plus-que-parfait est aussi accentuée sans avoir d’incidence sur la position de l’accent du complexe verbal. Parmi ses variantes dialectales, dot’u (PZ) est accentuée-ID et dort’u ~ dot’t’un ~ dort’un sont accentuées-I.


móxt’u-dot’u (PZ) “il était venu”

~ móxt’u-dort’u (ÇM ~ AŞ)

~ móxtu-dot’t’un (FN)

~ móxtu-dort’un (FN ~ AH)


D. Si le verbe est au futur, la marque de l’optatif {-a-} est accentuée-D et la syllabe précédente est accentuée-IF.


p’t’áxare (PZ ~ AH) “je casserai”

~ p’t’áxa-minon (HP)(*)

~ p’t’áxaun (ÇX) (*)


vídare (PZ ~ AŞ) “je partirai”

~ bídare (AŞ ~ AH)

~ vída-minon (HP) (*)

~ vídaun (ÇX) (*)


(*) Dans les dialectes de Hopa et de Çxala, la formation du futur est {verbe à l’optatif + verbe auxiliaire unon ~ un}. Le verbe auxiliaire est “enclitique”.


Si le thème du verbe ne comporte aucune voyelle, la marque de l’optatif {-a-} est accentuée-IFD.


-t’k’v- p’t’k’vare (PZ AŞ)(AH-Pilarget, Sidere, Jin-Napşit) “je dirai”

-tkv- ptkvare (FN AH) “je dirai

~ ptkva-minon (HP)

~ ptkvaun (ÇX) (*)


-ø- p’are (PZ ~ AH) “je ferai”

~ p’a-minon (HP)

~ p’aun (ÇX)

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23.1.4.2. Complexes verbaux avec préverbe


A. Le préverbe est toujours accentué à la dernière syllabe. Au cas où cette dernière est contractée avec la voyelle préthématique, c’est la voyelle ainsi contractée qui est accentuée. (Le thème est le plus souvent inaccentué. Mais on observe des cas où il garde l’accent-D.)

A.1. Accent-IFD


govulur ~ gobulur “je me promène”

elaxen ~ ilaxen “il est assis à côté”

amiğams ~ amiğay ~ amimers ~ amimars “il fait entrer (un inanimé)”

amuğams ~ amuğay ~ amumers ~ amumars “il fait entrer (un inanimé) pour qn”

A.2. Accent-IF


gulun “il se promène”

mulun “il vient”

gamulun “il sort”

elaxedun “il s’assied à côté”


Le thème de certains verbs est accentué-D.


memagu “il m’a rencontré”

mevagi ~ mebagi “je l’ai rencontré”


■■■ (FN)(AH)(HP) Dans les dialectes de Fındıklı, Arhavi et de Hopa, le verbe gámç’itanen « quelque chose qui lui appartient rougit complètement » qui commence par le préverbe {go-} et le verbe gamç’itánen « quelque chose qui t’appartient rougit  » sont homographes mais non homophones puisque leur accentuation est différente.


B. Si le verbe est au futur, la marque de l’optatif {-a-} est accentuée-D et la dernière syllabe du préverbe est accentuée-IF.


doloxt’asen ~ doloxtasen “il descendra au fond”

memagasen “il me rencontrera”

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23.1.4.3. Profixes d’affirmation, profixe {na-} et préfixe {var- ~ va-}


A. Les profixes d’affirmation {o-}, {do-}, {menda-} et {ko-} ~ {ka-} ~ {ho-}~ {xo-} sont toujours accentués-IF à la dernière syllabe. (Le thème du verbe est en général inaccentué. Mais on observe des cas où il garde l’accent-D.)


opşk’omi (PZ ~ AŞ) “j’ai mangé”

~ op’ç’k’omi (FN ~ HP)

dot’axu “il a cassé”

mendaxt’u ~ mendaxtu “il est parti”

komişk’un (PZ ~ AŞ) “je sais”

~ komiçkin (FN ~ ÇX)


Si la partie qui les suit est monosyllabique, les profixes d’affirmation sont accentués-IFD parce qu’ils se trouvent à la pénultième du complexe verbal.


doyu ~ dou (PZ ~ AŞ) “il a fait”

~ dovu (FN ~ AH)

koxen “il est assis”


B. Le profixe {na-}, qui est la marque de proposition conditionnelle ou concessive, est accentuée-IF. La partie qui le suit garde ses propres accents.


na-pxer yeri   “l’endroit où je suis assis”

na-p’3’ili mbuli “la cerise que j’ai cuiellie”


Si le verbe qui le suit est inaccentué ou “enclitique”, le profixe {na-} est accentué-IFD.


ha3’i na-ren saat’epe (AH) “les montres d’aujourd’hui”


Dans les complexes nominaux de type [{na-} + verbe + {-pe}], la marque du pluriel n’a pas d’incidence sur la position de l’accent.


na-xeranpe “ceux qui sont assis”

na-zop’onspe (FN ~ AH) “les choses qu’il dit”

na-oğodamspe (PZ)(FN ~ AH) “les choses qu’il fait


C. Le profixe {var-} ~ {va-}, qui est la marque de négation, est toujours accentué-IF. La partie restante du complexe verbal est accentuée-IFD ou -IF ou -F.


vár-alímben (PZ) “il n’aime pas

~ vár-aorópen (ÇM ~ AŞ)

~ vár-óroms (FN ~ AH)

~ vár-x’órops (HP ~ ÇX)


vá-mişk’un (PZ ~ AŞ) “je ne sais pas”

~ vá-miçkin (FN ~ ÇX)


Si la partie qui le suit est inaccentuée ou “enclitique”, le profixe de négation est accentué-IFD.


vá-ren (FN ~ AH) “il n’est pas ; il n’y a pas”

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23.2. Intonation 

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